LE BOURGEOIS GENTILHOMME

La grenouille qui voulait devenir boeuf

Dans Le Bourgeois gentilhomme, joué pour la première fois en 1670 devant la cour du roi Louis XIV, Molière se moque d’un homme qui cherche à imiter le comportement et le genre de vie des nobles. Monsieur Jourdain confond l’être et l’apparence car, selon lui, l’habit fait le moine. Vaniteux, naïf, capricieux, sa seule ambition est de paraître. Il se fera berner allègrement par ses supposés maîtres des bonnes manières. Il finira même par se faire piéger lors d’une cérémonie où il recevra le titre de mamamouchi, un faux titre de noblesse turc ! Le Bourgeois gentilhomme c’est la déchéance d’un homme qui perd peu à peu le sens de la réalité pour se réfugier dans un univers artificiel.

POUR SURVIVRE À L’EFFONDREMENT DE LA DÉMOCRATIE, IL FAUT FAIRE UN CHOIX : SE SALIR LES MAINS OU TENTER DE TOUTE SON ÂME, D’Y RÉSISTER.

Peintre de son temps…et du nôtre

Homme de théâtre du 17^e siècle, cet acteur et dramaturge français (1622-1673) est un des auteurs les plus joués et les plus étudiés. À ses débuts, Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, désirait jouer des drames comme ceux de Corneille. Il découvrit rapidement que les farces étaient beaucoup plus appréciées du public. C’est ainsi qu’il fonde L’Illustre Théâtre, sa troupe qui parcourra les routes de France avant de s’installer à Paris. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer Les Précieuses ridicules, Le Médecin malgré lui, Les Fourberies de Scapin, L’École des femmes, L’Avare, Le Misanthrope, Le Tartuffe, Les Femmes savantes ou Dom Juan. Avec ses pièces, il décrit les mœurs de son époque et, avec humour, en dénonce les travers et les défauts. Molière meurt après avoir interprété Argan lors d’une ultime représentation de son fameux Malade imaginaire. Sept ans plus tard, sa troupe du Palais-Royal ayant fusionné avec celles de l’Hôtel de Bourgogne et du Marais, donnera naissance à la Comédie-Française, haut lieu du théâtre en France. D’ailleurs, le fauteuil de Molière y accueille encore les spectateurs.

Un créateur à l’imagination débordante

Œuvrant sur la scène théâtrale de Québec depuis 1995, Martin Genest possède de multiples talents. En plus d’être comédien et marionnettiste, il a réalisé plus d’une vingtaine de mises en scène dont Festen-fête de famille et Phèdre qui ont été hautement saluées par la critique et le public. Codirecteur artistique du Théâtre Pupulus Mordicus, Martin Genest a mis en scène l’adaptation théâtrale du film Octobre, de Pierre Falardeau, en 2010, pour laquelle il a remporté le prix de la meilleure mise en scène. La même année, il présentait Cabaret Gainsbourg qui a connu un vif succès. Au Théâtre du Trident, Martin Genest a dirigé Jacques et son maître (2006), qui a mérité de nombreux prix dont celui de la critique (section Québec) et celui de la meilleure mise en scène. Il a également mis en scène L’Oiseau vert (2008), en nomination pour le Prix de la meilleure mise en scène et La Nuit de Valognes (2009). Enfin, il a offert au public du Théâtre du Trident le spectacle festif L’Opéra de quat’sous (2011) et la fresque épique L’Odyssée, d’après Homère (2012).